Revue de presse

1999-06-16

Le supplément "Le Monde Interactif" du Monde du mercredi 16 juin consacre un court article sur les brevets. "Pas de brevet sur le sang humain" explique que l'Office européen des brevets a décidé que le sang humain ne pouvait pas être breveté et a annulé un brevet déposé il y a dix ans par une société de biothechnologie. Et l'article se poursuit et se termine ainsi : "En revanche, les gouvernements européens veulent pouvoir faire breveter les logiciels, comme l'accorde la convention de Munich sur le droit d'auteur. Pour certaines associations, une telle mesure menacerait les éditeurs indépendants ainsi que le développement des logiciels libres. Réponse le 25 juin."

Il ne s'agit pas de conditionnel : la menace est réelle, et la décision doit en effet être prise le 25 juin prochain.

Une pétition en ligne contre les brevets : http://swpat.ffii.org/miert/sign/sigformfr.html [plus de 1000 signatures, dont une très grande majorité de francophones!], un texte sur les dangers : http://www.aful.org/presse/cp-patents.html et le site www.freepatents.org.

Je [=TS] me permets de reprendre la revue de presse publiée sur les NNL ce lundi à propos de la revue Network News du 11 juin. Que son auteur ne m'en veuille pas de vouloir donner encore plus de détails, mais ce numéro est je crois très important, surtout pour les professionnels de l'informatique :

  • il contient entre autres 2 articles très sérieux à propos de questions capitales pour les entreprises : la prestation de services et le support Linux, ainsi que la mise en place de réseaux et les possibilités avec Linux
  • L'article de première page de Philippe Roure "Où trouver des prestations de services Linux en France ?" est vraiment documenté et donne 8 coordonnées de sociétés ainsi que l'adresse d'une page du Linux Center pour aller plus loin. Et le petit encart "Pourquoi accorder un crédit aux logiciels libres ?" est aussi très bien fait.
  • Le dossier "Linux : l'Unix à vocation réseau" de Catherine Perzinsky est aussi très bien, dans son texte (qui cite les faits les plus importants) mais aussi pour ses encarts :
    • "Un système qui ne manque pas d'atouts" (10 sont cités)
    • les 4 exemples "Ils ont choisi Linux" (ABT, IPS, Centre d'affaires de Vélizy et Mairie de Montreuil qui sont détaillés)
    • Linux, plate forme de base de nombreuses fonctions réseaux de l'entreprise : le concept "network appliance"

La conclusion des 5 pages du dossier : "Il n'en demeure pas moins que ce système présente un nombre significatif d'avantages, dépassant sans aucun doute la plupart de ses concurrents."

Des pages à mon avis indispensables pour un press-book.

De plus, les publicités pour Linux apparaissent : une de LFI pour des formations (mais avec une erreur : parlez de freewares pour Linux) et une de Cap Gemini pour un Etat de l'art en techniques et applications.

Un dossier sur Linux sur le site SVM Net (du magazine SVM) sous le titre "Passez à Linux"

Pourquoi passer à Linux : gratuité, solidarité (Linux est déroutant, compliqué, voire incompréhensible, les Linuxiens sont là pour vous aider), participer à la grande aventure de l'informatique. On y retrouve les habitudes du DOS (point de vue commandes texte). Une adresse de news Linux et quelques liens, dont l'AFUL.

Quelques mots sur les distributions (Redhat, Suse, OpenLinux de la société Caldera, Debian, Slackware, Kheops). Les exemples sont pris à partir de la distrib Mandrake.

Ensuite quelques conseils pour choisir sa distribution, installer Linux (partitionner son disque avec FIPS quand on a déja Windows, puis fdisk, diskdruid et disquette d'install et explication des menu dans Mandrake.) Viens ensuite la création d'un utilisateur, KDE (ooohh c'est presque comme Windows) et les application (programmation, StarOffice, WordPerfect, Gimp, Netscape).

On est prévenu, il faudra se taper beaucoup de docs en anglais.

En bref un article assez basique mais qui a le mérite d'expliquer les choses simplement et me semble-t-il assez correctement. D'ailleurs cela ne se prétend pas être un guide d'installation. Les journalistes sont assez justes dans leurs explications (une partie provient d'interview d'utilisateurs de Linux dont les propos sont rapportés).

Dans le dernier numéro (12-18 juin 1999) de The Economist, on peut lire un article assez intéressant, pragmatique et nuancé, sur l'open source en termes de business (p. 70). La seule présence d'un tel article sur un tel support indique à quel point le monde des affaires anglo-saxon s'intéresse au logiciel libre.

Dans le même numéro (coïncidence ou malice ?), un autre article relatif à la sortie de Microsoft Office 2000 invite à réfléchir sur la pérennité à moyen terme du modèle économique des suites bureautiques commerciales, face à un marché en voie de saturation. Ce modèle ne peut fonctionner que tant que les utilisateurs acceptent de financer des mises à jour coûteuses et fréquentes dont les apports fonctionnels restent aux trois quarts inutilisés.

De ce point de vue, on peut imaginer que la baisse tendancielle du taux de profit, qui affecte inexorablement toute industrie de "commodité", finira peut-être par conduire les suites bureautiques (comme d'autres produits) vers le modèle libre. Deux sortes de contre-mesures peuvent cependant ralentir l'évolution. L'une est commerciale : la consolidation d'un monopole quasi-absolu. L'autre est juridique : la constitution d'un arsenal de brevets, à l'ombre d'une législation complice...

Dans Performance Computing, Jon ``Maddogg'' Hall raconte les derniers salons informatique auquel il a participé, en tant que directeur executif de Linux International. Intéressant, à la veille de Linux Expo Paris. Extrait:

Along with that observation, here are some of my favorite questions (and the answers) of CeBIT:

Q. Isn't the Linux community upset about the commercialism of their OS?

A. From the members of the community that I have talked with, they understand that this commercialism is exactly what is needed for their OS to be used, and an OS that is not used is not worth much. Nevertheless, the Linux community wants the vendors to work with them, not against them. The greater community has to learn what working with Linux means, and how to respect the Linux community.