L'hebdomadaire 01 Informatique du 11 au 17 septembre, n°1510, 22 F,
consacre 2 articles à Linux ou aux logiciels libres.
En couverture: "Un vrai support utilisateurs pour Linux", avec la photo
de Bruno Deschandelliers, "d'Astrid Systèmes" -- petite coquille: c'est
Atrid!
Le chapô précise: "Délaissée par les grandes SSII, l'assistance
technique de l'Unix gratuit a capté l'intérêt de plusieurs start-up".
A l'intérieur, l'article titre cette fois "Linux bénéficie maintenant
d'un vrai support". Signé Emmanuel Grasland, il comporte la photo plus
complète de B. Deschandelliers et un tableau sur quelques prestations de
Aliacom, Atrid Systèmes (sans erreur) et Alcôve.
Le texte suit les points suivants :
- Linux, Unix gratuit, est réputé pour sa fiabilité, sa robustesse et
suscite un intérêt grandissant.
- Le support technique assuré par la communauté Linux avec des délais
inférieurs à la journée effraie : les entreprises préfèrent un
interlocuteur direct et clairement identifié.
- C'est pourquoi de jeunes SSII se sont lancées dans ce créneau : en
plus de Aliacom, Atrid et Alcôve déjà citées, l'article mentionne MNIS
et Mandala International.
- Ces SSII ont une large gamme de servives : audit de l'existant,
conduite de projet, maintenance des matériels et des logiciels,
assistance, veille technologique.
- Les clients potentiels vont des PME-PMI, aux universités, en passant
par des organismes ou des grands comptes privés. Certains (laboratoires,
universités, CNRS, CEA) sont déjà des adeptes, mais les entreprises sans
informatique sont un marché plus prompt à l'alternative non-Windows.
- En revanche, les grandes SSII trouvent la demande trop ciblée
(laboratoires, centres de recherche) et trop faible de la part des
entreprises. Certaines s'interdisent même de parler des possibilités de
Linux!
Une intéressante mise au point qui montre bien que Linux gagne du
terrain avec un support apte à rassurer les entreprises. Et un jour les
grandes SSII écriront même qu'elles ont été les premières pour ce type
de support!;-)
Le second article s'intitule "Apache n'emballe pas les grands comptes".
Signé Marie Gannagé, il a pour point de départ une étude d'avril sur le
marché des serveurs.
Tableau à l'appui, il donne 36% des serveurs Web à Apache toutes tailles
d'entreprises confondues. Mais les très grands comptes ne l'utilisent
qu'à 24,6%, en seconde position, alors qu'il est le premier dans chacune
des 3 autres catégories.
Point positif pour qu'Apache pénètre dans les grands comptes, IBM qui a
intégré Apache dans sa plate forme de commerce électronique, et qui
entend privilégier cette option auprès de ses clients, même si elle
propose aussi le serveur de Microsoft et de Netscape. De plus, IBM
garantira le support technique d'Apache fin 98.
Les détracteurs d'Apache avancent que le mode de développement en
licence GNU empêche de maîtriser son évolution: un responsable
Microsoft propose même de "figer le code source" ;-). De plus les
performances techniques et les fonctions (notament de sécurité, absence
du protocole SSL) d'Apache seraient dépassées. [Ces deux points sont absurdes,
voir plus loin.]
Quelques remarques :
- Figer un logiciel est une curieuse approche pour en fournir un support
technique: un groupe d'expert valide le développement d'Apache, tout
comme Linux. Il existe donc toujours une version de référence. C'est le
mode même de développement des logiciels libres, non cités explicitement
(malgré la référence à la licence GNU et au code source accessible à
tous): version stable validée, développement et améliroration,
expertise, nouvelle version stable validée, etc...
[ndr: il y a en fait plusieurs contresens qui montrent que la journaliste
n'a pas étudié le modèle de développement d'Apache: 1) Apache n'est pas
sous Licence GNU. 2) Apache est justement contrôlé et validé de façon
très stricte par un petit groupe d'une vingtaine de programmeurs.]
- Le protocole SSL: il existe plusieurs modules
(Apache SSL et
mod_ssl)
qui apportent à Apache le support de SSL. Leur absence d'Apache s'explique
par des raison légales, notamment les restrictions par les US à
l'exportation de logiciels cryptographiques. Par ailleurs, il faut
noter que des produits commerciaux dérivés d'Apache
(Stronghold,
Red Hat Secure Server) intègrent le support de SSL.
- Il est encore sans doute logique que les grands comptes soient
faiblement intéressés par les logiciels libres (Apache, Linux ou autres):
structure de décision lourde et complexe, liens "privilégiés" avec
certains éditeurs (demandez à Axa ce qui s'est passé quand ils ont
envisagé de revoir leur contrat...), responsables connaissant peu ce
monde récent... et déroutant pour des structures où tout a un prix
(quitte à payer plus cher) et où l'absence de marketing est troublant.
En revanche pour les plus petites structures, et a fortiori pour les
entreprises qui se créent, les logiciels libres sont vraiment la
solution.