L'hebdomadaire "Décison Micro et Réseaux" du lundi 31 août (n°349 - 20
F) parle de Linux à deux reprises dans sa rubrique "L'essentiel de
l'été":
- tout d'abord sous le titre "Mandala propose SuSE Linux 5.3", quelques
lignes en bas de colonne sur le fait que l'éditeur Mandala, qui propose
des machines sous Linux, propose aussi pour 282 F HT une nouvelle
version de Linux SuSE qui intègre les mises à jour du serveur Apache, un
studio d'animation 3D et d'enregistrement audio ainsi qu'une gamme
d'outils pour Internet. Cette information est sans doute une reprise du
communiqué de presse.
-
puis un article signé Marie Gannagé en encadré avec "Linux gagne des
supporteurs" en titre et en gras. L'article traite des éditeurs qui ont
décidé de développer des versions pour Linux de leurs logiciels et de
leur prix de vente.
Oracle (avec Oracle 8 et ERP), Netscape (avec Communicator 4.5),
Informix (avec Standart Engine, moteur de base de données) et Software
AG (DCOM) sont ainsi cités, en rappelant que Corel et IBM ont déjà fait
le choix de développer pour Linux. L'article précise aussi que Linux a
déjà été retenu par l'armée américaine, le ministère français de la
Défense et quelques grands comptes. Mais le concept de développement
communautaire freine selon l'article le déploiement de Linux en
entreprise à cause d'une assistance technique insuffisante.
Quel tarif appliquer aux versions Linux des logiciels, alors que la
plupart des logiciels pour Linux ont un prix peu élevé ou sont gratuits?
Tel est le problème posé, avec les réponses d'Oracle ("on ne bradera
pas nos versions Linux", même si aucune décision de prix n'a été
retenue) et d'Informix (qui n'exclut pas la commercialisation de
versions allégées auprès de la communauté Linux).
Concernant l'assistance, Oracle, Informix et Netscape disent être prêts
à en fournir une mais uniquement pour des versions payantes livrées avec
une distribution Red Hat, Caldera ou SuSE.
Même assez bref, on peut faire quelques critiques ou remarques:
- il est dommage de ne pas citer des entreprises qui ont choisi Linux
sans être des grands comptes, et les exemples français existent sur tout
le territoire.
- de nombreuses sociétés proposent déjà des solutions Linux et/ou une
assitance, et elles augmentent partout en France.
- Netscape n'a pas seulement décidé de proposer une version Communicator
pour Linux, la société a décidé d'en rendre le code source disponible,
mettant ainsi Communicator dans la catégorie des logiciels libres :
ainsi ce code source a été de très nombreuses fois téléchargés par des
développeurs pour l'améliorer selon le principe du développement
communautaire.
- si l'armée américaine a choisi Linux, cela n'a pas été toujours le cas:
en France, la radio BFM (lundi 31 août) et le journal Micro Hebdo
(n°19 page 34) relatent les graves problèmes rencontrés par trois
navires de guerre américains qui ont été paralysés par leur système
informatique, Windows NT dans au moins l'un des cas. Et des ingénieurs
de l'US Navy déclarent que NT a été choisi sans procédure d'évaluation
avec les autres systèmes d'exploitation.
- l'expression employée "commercialisation [...] auprès de la communauté
Linux" pourrait laisser entendre qu'il ne s'agit pas vraiment de ventes
auprès de sociétés, ayant pour but de vendre produits ou services. La
société Digital Domain (qui a réalisé les effets spéciaux du film
Titanic) ou France Telecom (avec son site Web voila.fr) sont des
entreprises bien réelles, cherchant à tirer des bénéfices : ils ne
cherchent pas à faire partie d'une communauté. En revanche, celle qui
est bien réelle est celle des développeurs Linux et des partisans de
cette forme d'informatique libre et ouverte à tous.